LA REPRODUCTION DES MYCÈTES


Vous apercevrez ci-bas, deux champignons. L'un est un Champignon inférieur, une moisissure, qui se développe sur une gélose nutritive ; l'autre est un Champignon supérieur. Un moyen de faire la différence entre les champignons inférieurs et les champignons supérieurs est de comparer leurs filaments au microscope. Chez le premier groupe, les hyphes ne sont pas cloisonnés transversalement alors que chez l'autre groupe les hyphes montrent une cloison transversale.

& Campbell, figure 28.3

Les Mycètes

Observation d'un Mycète inférieur

Faites l'observation macroscopique de nombreux filaments à la surface de la gélose. Ce sont des hyphes aériens, dressés et spécialisés dans la reproduction asexuée. Observez qu'il y a aussi des filaments dans la gélose. Ce sont des hyphes qui appartiennent au mycélium végétatif.

Observation macroscopique d'une moisissure

Il est possible de prélever, à l'aide d'un ruban gommé, un fragment de Champignon inférieur. En appliquant le ruban sur la surface de la moisissure plusieurs filaments restent collés au ruban. Il ne reste qu'à déposer le morceau de ruban sur une lame et nous pouvons observer les hyphes au microscope.

Vous remarquerez qu'il n'y a pas de cloison dans les filaments. Ces hyphes sont des coenocytes. Observez également la présence de spores qui se trouvaient à la surface de la moisissure.

Observation microscopique d'une moisissure

Observation d'un Mycète supérieur

Faites l'observation macroscopique d'un champignon comestible. Il est formé lui aussi de filaments qui structurent le pied et le chapeau. En brisant le pied ou le chapeau, vous verrez de fins filaments qui sont des hyphes. Ce sont des hyphes appartenant à la fructification.

Observation macroscopique d'un champignon supérieur

Nous avons prélevé un très petit fragment d'un Champignon supérieur, nous l'avons déchiqueté sur une lame et nous avons ajouté une goutte d'eau.

Remarquez que les filaments sont cloisonnés transversalement.

Observation microscopique d'un champignon supérieur

LA REPRODUCTION SEXUÉE

La reproduction sexuée chez les Mycètes se résume en trois temps: plasmogamie, caryogamie et méiose. La fécondation qui correspond à la fusion de gamètes, s'appelle la syngamie. Elle comprend deux temps : la plasmogamie et la caryogamie qui sont nettement séparées. Le plasmogamie est l'union de deux cytoplasmes appartenant à des cellules d'hyphe de deux mycéliums primaires compatibles. La caryogamie correspond à la fusion des noyaux dans le dernier dicaryon.

Les Champignons inférieurs

Chez les Champignons inférieurs, la reproduction sexuée est souvent reliée à des conditions défavorables que vivent ceux-ci. Chaque filament de mycéliums voisins et de sexe opposé (le sexe est représenté par + et -) forme un suspenseur qui porte en son extrémité un gamétange plurinucléé. La plasmogamie mène à la formation d'un zygosporange dicaryote plurinucléé. Cette cellule dicaryote peut résister à des mauvaises conditions ou aux rigueurs du climat. Les conditions redevenant favorables, la caryogamie a lieu. La méiose suit immédiatement pour rétablir la phase haploïde. Il y a alors germination à partir du zygosporange pour donner un sporange qui disperse des spores. Les spores germent et donnent de nouveaux mycéliums.

& Campbell, figure 28.4

Observation d'un zygomycète

Les Champignons supérieurs

La reproduction sexuée chez les Champignons supérieurs est un phénomène régulier et non relié à un stress. Des spores + et - produisent chacune par mitose un mycélium. La mise en commun du cytoplasme de ces mycéliums aboutit à un dicaryon, une cellule à deux noyaux à n chromosomes. Ce premier dicaryon qui se comporte comme une cellule diploïde, poursuit par mitose la croissance du filament (mycélium secondaire). Après une suite de dicaryons, le filament du mycélium secondaire présente un dernier dicaryon dans lequel il y a fusion des noyaux (caryogamie). La caryogamie donne naissance à un zygote diploïde.

La méiose a lieu immédiatement après la caryogamie dans la cellule diploïde, le zygote. La méiose a pour but de rétablir la phase haploïde et produire des tétraspores. Chez les Basidiomycètes, les spores obtenues deviennent des basidiospores. Par contre, la production d'ascospores chez les Ascomycètes n'arrive qu'après une mitose sur chacune des tétraspores.

& Campbell, figures 28.6 et 28.8

Observation des ascocarpes chez la Pézize et des basidiocarpes d'un Coprin

La distinction des Champignons supérieurs

Vous pouvez classifier les Champignons supérieurs selon qu'ils ont des asques ou des basides. Ce critère n'est utilisable que si vous avez un microscope en votre possession. Cependant, dans bien des cas, vous pouvez identifier un champignon d'après la forme de la fructification. Ainsi les Ascomycètes ont une fructification généralement en forme de coupe sans pied, ni chapeau. Les Basidiomycètes ont une fructification généralement formée d'un chapeau avec lames porté sur un pied.