LES BRYOPHYTES


Les Bryophytes constituent un groupe de plantes de petite taille et d'une organisation très simple, le premier embranchement à faire partie du règne des Végétaux. Par l'arrivée de la tige, les Bryophytes s'éloignent des Algues pluricellulaires et laissent prévoir un développement vers d'autres plantes plus évoluées. Cette tige n'est pas encore un organe typique, car les Bryophytes n'ont pas réussi à développer des vaisseaux pour faire monter la sève dans leur appareil végétatif, ni dans leur appareil sexué.


La classification

Cet embranchement, le plus primitif du règne des Végétaux, se divise en trois classes : les Anthocérotes, les Hépatiques et les Mousses. Seules, les deux dernières classes seront étudiées.

LES HÉPATIQUES

Chez les Hépatiques, la plante que l'on voit est un gamétophyte qui est un thalle lamellaire ressemblant à une petite algue sur le rivage. Ce thalle, à ramification dichotomique, mesure quelques centimètres de largeur. Il montre une face inférieure en contact avec le sol ; laquelle possède de nombreux rhizoïdes qui sont de fausses racines. La face supérieure porte çà et là des ombrelles pédicellées à archégones ou à anthéridies. Ces pédicelles sont des axes dressés et sexués qui ne laissent distinguer aucun appendice foliaire. Toutefois, les pédicelles annoncent l'arrivée de la tige : ils s'élèvent dans le milieu aérien comme si ces plantes voulaient afficher leur sexualité en guise d'une première victoire pour la conquête du milieu terrestre. La génération du sporophyte, bien que comparable à celle des Mousses, est négligeable compte tenu de la petitesse des individus.

& Campbell, figure 27.6

LES MOUSSES

Chez les Mousses, la plante connue est un gamétophyte dressé et feuillé dont le sommet peut porter un pédicelle terminé par un sporange. Ce pédicelle est le sporophyte, appelé sporogone, qui ne présente aucun appendice foliaire. De plus, le sporogone est une structure non chlorophyllienne, donc non autonome ; il est parasite du gamétophyte.

& Campbell, figure 27.5


La tige

La tige des Bryophytes n'a pas la même apparence selon la classe étudiée. Chez les Hépatiques, elle n'est qu'un axe pour assurer la sexualité. Chez les Mousses, la tige est dressée de quelques centimètres et porte des feuilles réparties sur sa longueur pour permettre une meilleure exposition à la lumière. Étant donné l'absence de tissu conducteur dans la tige, il est avantageux que ces plantes demeurent petites afin que la distribution de l'eau dans les parties aériennes puisse être maintenue depuis les rhizoïdes vers les feuilles.

La tige apparaît comme un axe cylindrique qui porte des feuilles chlorophylliennes. Cet appareil végétatif n'est pas comme celui de toutes les autres plantes. En effet, il y a plusieurs différences entre une tige de mousse et celle d'une plante à fleurs comme la tulipe. Trois de ces différences sont : l'absence de racine pour assurer une absorption de l'eau et des sels minéraux ; l'absence de vaisseau pour distribuer la sève dans la tige et l'absence de fleur pour assurer la reproduction sexuée. Malgré tout, ces plantes peuvent puiser l'eau et les sels minéraux grâce aux rhizoïdes et maintenir un cycle de développement pour assurer l'espèce par des gamètes spécialisés.

D'une façon générale, la tige est généralement unisexuée. Quelques espèces sont bisexuées. La tige mâle se reconnaît du fait qu'elle porte une corbeille à anthéridies (organes sexuels microscopiques mâles) au sommet de la tige. La tige femelle se reconnaît lorsqu'elle porte le développement d'un embryon au sommet de la tige. Cet embryon se développe sur le gamétophyte en un sporophyte, appelé sporogone.

La morphologie de la tige d'une Mousse

Visionnez le vidéo sur la tige d'une Mousse et comparez une tige mâle et une tige femelle. Observez la présence de la corbeille à anthéridies sur la tige mâle et la présence d'un sporogone fixé sur la tige femelle.


La reproduction sexuée

L'anthéridie est une structure microscopique, en forme de massue allongée, dans laquelle se trouvent des gamètes mâles ou anthérozoïdes. Cette structure se situe au sommet de la tige mâle dans une corbeille visible à l'œil nu.

Observez les tiges mâles et remarquez la corbeille à anthéridies au sommet de la tige.

L'anthéridie, l'organe sexuel mâle

L'appareil sexuel femelle est composé de plusieurs archégones regroupés au sommet de la tige femelle. L'archégone est microscopique et en forme de bouteille. Au fond de l'archégone se trouve un gamète femelle, appelé oosphère. L'archégone est renflé au niveau de l'oosphère et se rétrécit dans la partie supérieure pour former un col étroit. Le col porte un canal central par où les anthérozoïdes passent pour aller féconder l'oosphère.

Observez un archégone portant une oosphère. La partie allongée de l'archégone est un col au centre duquel se trouve un canal où passent les anthérozoïdes pour aller féconder l'oosphère. Pour qu'il y ait fécondation, les gamètes mâles doivent quitter l'anthéridie, nager dans un film d'eau depuis le sommet de la tige mâle vers le sommet de la tige femelle. Ils empruntent le canal du col de l'archégone, attirés par une substance chimique émise par l'oosphère. Un anthérozoïde atteint l'oosphère. Les deux gamètes se fusionnent.

L'archégone, l'organe sexuel femelle

Après la fécondation de l'oosphère, que se passe-t-il ? Vous pouvez trouver la réponse en considérant le développement du produit de la fécondation qui est le zygote.


Le cycle de développement des Mousses

Ce groupe est caractérisé par la prédominance du gamétophyte à n chromosomes. La reproduction sexuée conduit à un zygote, résultat de l'union du gamète femelle avec le gamète mâle. Ce zygote se développe en un sporophyte à 2n chromosomes, très réduit, vivant en parasite, c'est-à-dire en un individu non autonome.

La fécondation doit se faire dans l'eau, un gamète mâle nage vers un gamète femelle et le féconde. Cette dépendance de l'eau pour assurer la fécondation montre bien le caractère ancestral de ces plantes.

La propagation de l'espèce est assurée par des spores qui sont dispersées dans le milieu.

Le cycle de développement présente toujours une alternance de phases. La plante verte généralement feuillée, est un gamétophyte haploïde (n) porteur d'organes femelles (archégones) ou d'organes mâles (anthéridies). Après la fécondation du gamète femelle (oosphère) par le gamète mâle (anthérozoïde), le zygote (2n) produit immédiatement un sporophyte diploïde (2n) appelé sporogone et vivant en parasite sur le gamétophyte. Après la méiose dans la capsule, de nombreuses spores tombent sur le sol humide et donnent en germant de jeunes filaments verts (protonèmes) sur lesquels se développent directement de nouveaux gamétophytes haploïdes. Il existe chez les Bryophytes deux générations comme d'ailleurs chez tous les Végétaux : la génération du sporophyte (porteur de spores) et la génération des gamétophytes (porteurs de gamètes). Chez les Bryophytes, le sporophyte est parasite du gamétophyte femelle.

& Campbell, figure 27.5